Où la technologie rencontre la culture sur les modes de l’improvisation collective et de l’annotation contributive. 
Manifeste et manifestation pour une troisème époque du web et des technologies numériques
Les enregistrements bruts de l’atelier 1, 2 et 3 sont en ligne et accessibles depuis le site penserimproviser.
Dernière étape du projet : l’académie d’été du 25 au 29 août 2015 dans le cadre du Festival des (Rencontres) Inattendues  Le thème du festival des [rencontres] inattendues musique et philosophie de Tournai, en 2015 sera la rencontre de l’improvisation et de l’annotation en musique et en philosophie.

À PROPOS DU PROJET 

I- Proposition : Dans le cadre du Festival des (Rencontres) Inattendues de la technologie et de la culture à travers la musique et la philosophie, nous proposons de développer autour de Tournai – en coopération avec la fabrique de théâtre, pharmakon.fr, le festival d’Aix en Provence, des écoles et conservatoires de la région de Mons, avec des amateurs, et par des développements spécifiques de ces technologies – des communautés contributives d’improvisation et d’annotation dans le domaine de la musique, et dans des contextes à la fois de la répétitions d’orchestre, de performance publique, de conférences, d’enseignement musical et philosophique, et d’analyse critique a posteriori.

Lignes de temps sera pour cela configuré en vue d’optimiser l’annotation collective en temps réel ou en temps différé de flux temporels « streamés » et enregistrés, et en tous genres (musique, cinéma, conférences, cours, émissions de radio ou de télévision, etc.), sur le modèle de cette maquette, que nous avions réalisée pour France Culture :

et du logiciel Omax réalisé par l’Ircam, et pratiqué par de nombreux musiciens dans tous les genres musicaux, dont Bernard Lubat, co-auteur de cette proposition.

Fondé sur le logiciel d’aide à la composition Open Music et sur le logiciel de traitement en temps réel Max MSP, Omax est un système d’analyse d’improvisations qui y répond par des performances d’improvisations machiniques produites en temps réel, qui prolongent et extrapolent des improvisations de musiciens tout en faisant apparaître les régularités formelles en quoi consistent les combinaisons musicales produites par l’improvisateur.

L’interface graphique d’Omax donne à ces analyses et à ces performances une visibilité qui permet d’envisager la constitution de communautés d’improvisation collective à la fois par le contrôle graphique d’Omax et par des indications de direction d’orchestre via l’annotation de ce contrôle graphique sous Lignes de temps (annotation qui peut être produite en cours de performance aussi bien qu’après-coup).

Le projet soumis dans le cadre de Mons 2015 est de former des publics d’amateurs, improvisateurs et critiques à travers une école itinérante et temporaire de musique et de philosophie dont les travaux seront animés par le musicien de jazz Bernard Lubat et sa Compagnie Lubat, et par le philosophe Bernard Stiegler, directeur de l’IRI, et son école pharmakon.fr. Cette école formera ses élèves à la pratique des instruments d’improvisation collective et d’annotation contributive développés pour l’occasion par l’IRI au cours de répétitions et de performances musicales et de conférences et ateliers philosophiques invitant pour l’occasion musicologues, anthropologues, artistes, écrivains, technologues, etc.

Ces travaux, qui consisteront en trois stages de formations et de pratiques intensives seront enregistrés, éditorialisés et diffusés au fil du temps par l’intermédiaire d’un site web dédié à l’école itinérante, et dont les archives, qui seront mobilisées durant le festival de Tournai, constitueront un matériau scénographique spécifique mis en scène par l’artiste Gaëtan Robillard. Ils prépareront une université d’été qui se tiendra durant la semaine précédent le Festival de Tournai.

Le but de cette académie d’été est de présenter, durant le festival et au public du festival, le public préparé durant l’école et son université d’été – la rencontre entre le public préparé et le festival étant aussi en large part une rencontre entre générations et cultures via la technologie qui, soutenue par des productions artistiques et des conférences de haute tenue, elles-mêmes préparées au cours de l’école, et par la présence d’un jeune public d’amateurs particulièrement averti, fournira l’occasion d’un débat public exceptionnel sur l’avenir du développement technologique en Europe.

Sur la base de ces instruments d’improvisation collective et d’annotation contributive, le public préparé éclairera un autre public avec lequel il dialoguera et qu’il introduira auprès des musiciens, des artistes et des philosophes invités pour le festival.

On l’aura compris, il s’agit de fonder cette édition du festival Musique et philosophie de Tournai sur un travail avec des amateurs (de musique et de philosophie) équipés, longuement préparés, en avance du festival, à une pratique libre des arts, des lettres et des technologies, et dont le festival devrait être le point d’aboutissement en tant que manifeste et manifestation pour une politique post-consumériste rendue possible par les arts et les lettres s’emparant des technologies numériques à partir de leurs savoirs propres.

On renouera ainsi avec ce qui, à la fin du XIXè siècle, constituait semble-t-il une évidence, à savoir que les abonnés de l’Opéra de Paris, par exemple, venaient assister à ses nouvelles productions après avoir reçu le livret et des partitions de réductions pour instruments seuls de la partition d’orchestre, matériaux que les amateurs interprétaient pour se préparer au nouveau spectacle.

Nous pensons que c’est avec cette veine qu’il faut renouer grâce à Mons devenue capitale européenne de la culture, afin d’organiser, dans un esprit européen retrouvé, de véritables rencontre entre les technologies, les cultures et les générations de demain – plutôt que la soumission des unes par les autres.

II – Organisation : 1 site Web, 3 ateliers et une académie d’été pendant le festival

La préparation des publics aussi bien que la conception des dispositifs techniques requis par le projet se feront au cours de trois ateliers itinérants (dans des lieux qui restent à préciser avec la Fabrique de Théâtre dans la région du Hainaut) dont les publics seront sollicités avec l’aide de la Fabrique de théâtre, et qui se dérouleront :

. en septembre 2014
. en janvier 2015
. en avril 2015

Au cours de chacun de ces ateliers, des musiciens et des philosophes seront invités par Bernard Lubat et Bernard Stiegler pour pratiquer et penser avec les amateurs l’improvisation et pour spécifier à partir de ces travaux les fonctions à implanter et les agencements à réaliser entre Omax et Lignes de temps : au-delà de l’improvisation et de la réflexion sur les rapports entre improvisation et annotation, les séances, qui seront accompagnées par des ingénieurs de l’IRI, donneront lieu à des travaux de co-design avec les musiciens, les philosophes et les amateurs de musique et de philosophie qui seront mobilisés à chaque itinérance.

Tous ces travaux seront enregistrés et filmés, et entre les ateliers, ces enregistrements seront éditorialisés par Gaëtan Robillard, l’IRI et pharmakon.fr en vue à la fois de faire connaître les travaux des ateliers, d’animer une éditorialisation et une annotation contributive, et de préparer des matériaux de travail pour l’académie d’été et pour le festival de Tournai, qui se dérouleront à la fin du mois d’août 2015.

Un dispositif d’aide à la répétition et à l’improvisation et d’éditorialisation sera ainsi conçu et sera achevé pour l’été 2015 et mis en scène au cours du festival durant lequel les publics amateurs qui auront participé aux ateliers deviendront à la fois publics et acteurs du festival les Inattendues 2015.

L’académie d’été, à laquelle sera associée l’académie d’été de pharmakon.fr, permettra d’articuler au mieux la présentation de ces travaux dans toutes leurs dimensions (musicales, philosophiques, technologiques, critiques, économiques et politiques) avec la programmation de Tournai 2015.