Sorti en août 2016 aux Editions In8 (collection court circuit) ” Lubat incendiaire” un livre entretien avec Jean Marc Faure

Y’a du Lubat dans l’air… Bernard Lubat n’est pas seulement un des plus géniaux musiciens de jazz que la France ait connu depuis 1945. L’insolent virtuose, qui a fait de l’improvisation son outil de création, est aussi une colère, un morceau de route avec Nougaro, un engagé politique, des actes, une Compagnie installée à Uzeste, en Gironde, un festival d’été, et, à lui seul, un débat. Il agace parfois. Il provoque – d’aucuns diraient qu’il alerte. Sa vision du rôle de l’artiste, sa définition très personnelle du jazz, son regard sur la musique contemporaine : l’impoly-instrumentiste, qui a toujours préféré les questions aux réponses, a accepté dans ce livre avec Jean-Marc Faure, de « jouer de l’idée » (In8)

Une biographie brûlante d’amitié : ” Lubat jongle avec les dates : né en 1945, sous le signe de la Libération, il a eu 70 ans l’an dernier ; l’Estaminet de ses parents a été ouvert en plein Front populaire, il y aura quatre-vingts ans l’an prochain ; on divise par deux et on aura, encore en 2017, la quarantième d’Uzeste musical. En ouverture à cette partition, Bernard Lubat invite à un banquet de livres et de disques. Celui qui a toujours refusé la conserve offre aux convives, cueillis à la fraîche, cuisinés en famille, deux livres et bientôt quatre disques ! Comme si on assistait à la cristallisation d’un amour, non seulement intimement vécu, mais désormais déclaré. Déclaré à l’art de ceux qui jouent pour ­apprendre et non à ceux qui interdisent de jouer avant d’avoir appris…
Qu’on se rassure, sa maturité est plus indomptable que jamais ! Mais, peut-être, plus nourrie de reconnaissance à ses initiateurs, d’enthousiasme pour ses goyats (jeunes), d’audace avec ceux qui en redemandent, d’engagement sans modération, mais sans servitude. Les derniers mots du dernier ouvrage paru sont bouleversants. Lubat incendiaire brûle surtout d’un sentiment d’amitié cher à Montaigne et La Boétie. Le livre réalisé avec Jean-Marc Faure (Court Circuit) redouble la biographie savante signée par Fabien Granjon (les UZ-topies de Bernard Lubat, Outre Mesure). Sociologue, ce dernier a ­travaillé le sujet au fil d’une quinzaine d’entretiens fournissant une matière dense. L’artiste se livre, ainsi, sans retenue. Mais pas tout seul. Ses compagnons du tour d’Uzeste roulent aussi à fond : Martial Solal pour un film (La Huit), à deux pianos face à face, Sylvain Luc et sa guitare tenant tête au « polyinstrumentiste » (Labeluz), et, à venir, Louis Sclavis, Michel Portal, les souffleurs. Cela s’appelle une suite. Sans fin.” Charles Silvestre